Reprise d’une publication de D. Boccarossa sur penestin-infos.fr
Lors d’une réunion publique, M.Baudrais mit fin à mon intervention en prétextant que « je n’étais pas d’ici »… Comme lui.
Ce « paradoxe pénestinois » s’est aujourd’hui de nouveau exprimé avec l’élection de M. Puisay qui « n’est pas d’ici », lui aussi. Nous serons donc plusieurs, et une très grande majorité du conseil municipal, à ne pas « être d’ici », mais tous du même pays, d’une même Europe et d’un même monde. Les choix politiques locaux auront une incidence proche ou lointaine sur notre monde global. Tous les Pénestinois devront faire avec, en conscience.
Nous savons que notre présent et notre avenir dépendent de notre histoire. C’est tellement banal de le dire comme de le penser, mais tellement vrai. Nous éviterons donc de trop ressasser le passé, mais avant de prédire ce que demain sera, nous pouvons encore en parler succinctement et sans tabou. Car, qu’on le veuille ou non, la gestion communale future s’appuie inévitablement sur un bilan, pas seulement économique, mais aussi humain, urbain et territorial.
Les 25 années de mandature de M. Baudrais ont été applaudies et l’homme honoré et remercié. Un bilan positif pour la moitié des Pénestinois, mitigé pour d’autres et plutôt ravageur pour une minorité. Mais dire que la commune est « encore » belle, qu’elle a été protégée, que toutes les réalisations sont sans taches, tout en omettant volontairement les termes inéquité, autocratie, clientélisme ou partialité, oblige à changer l’angle de vue.
On peut se rappeler que M. Jarousse, maire de 1989 à 1995, ne fut pas réélu pour avoir voulu faire respecter la loi Littoral et que M. Baudrais, en revanche, fut élu en voulant esquiver cette même loi. Les mandatures suivantes ont confirmé ses intentions. L’absence d’un lien démocratique avec de nombreux habitants a provoqué des divisions et des conflits puis éloigné les habitants des précieux biens communs : le dialogue et le territoire.
Ces 25 années furent aussi représentées par l’exercice d’un contre-pouvoir agissant pour la protection de la nature mené par l’association « les Amis du Pays entre Mès et Vilaine ». M. Baudrais a beaucoup travaillé pour la commune, à sa façon. Il était d’ailleurs indemnisé pour cette tâche que l’on dit ingrate. Madame Echard, elle, a aussi beaucoup travaillé, gratuitement et sans exigence du lendemain. Le territoire de la commune ne serait pas aujourd’hui le même sans son intransigeance, sa constance et son courage. Elle fut confrontée à une adversité aveugle, souvent violente et blessante. De la falaise de la Mine d’Or, site emblématique classé en 1988, à la dénonciation d’une décharge municipale sauvage en 2016, ce parcours dans le temps nous éclaire sur le bien-fondé de son travail. Et si aujourd’hui les Pénestinois et les précédents élus se vantent d’avoir « encore » une belle commune, on peut affirmer, sans risque de se tromper, que sans Mme Echard et son association, il ne nous serait plus possible de comparer avec d’autres communes littorales minées par l’inconséquence d’une urbanisation spéculative.
Bienvenue au Pays, M. Puisay.
J’ai bien entendu : dialoguer, échanger, déléguer et décider en fonction du mieux-disant. C’est votre souhait. Minoritaires et donc sans pouvoir, nous serons malgré tout attentifs, exigeants, libres et ouverts. Vos intentions sont louables, mais les faits sont redoutables. Puissiez-vous maintenir cette idée.
Dominique Boccarossa